Alfaparf Milano, Naturopera et Superga Beauty se sont positionnés ensemble sur la reprise du groupe Eugène Perma, mis en redressement judiciaire.
Spécialiste de la coloration et du soin du cheveu en grandes surfaces avec ses marques iconiques (Pétrole Hahn, Eugène Color, Keranove, Nat&Nove Bio, Biorène, Laurence Dumont, Loua), le groupe Eugène Perma (80 M€ de chiffre d’affaires) rencontrait depuis plusieurs années des difficultés face à la crise sanitaire, à l’inflation, et à la concurrence des géants internationaux. Le groupe était en procédure de redressement judiciaire depuis le 1er août 2023.
Alfaparf Milano, groupe italien qui distribue des produits de coiffure et d’esthétique dans plus de 120 pays via une vingtaine de filiales, intègre à son portefeuille les marques du circuit des coiffeurs (Carmen, Solaris, etc.).
PME française de 100 salariés, avec un chiffre d’affaires estimé à 40 M€ en 2023, Naturopera reprend les activités GMS d’Eugène Perma avec les marques Pétrole Hahn, Eugène Color, Keranove, Nat&Nove Bio, Biorène, etc. Connue pour ses marques bébé et d’hygiène féminine, « Naturopera écrit un nouveau chapitre passionnant de son histoire. C’est avec une immense fierté que nous accueillons les marques emblématiques d’Eugène Perma. Cette reprise marque une étape stratégique majeure dans notre engagement envers l’innovation et la qualité, renforçant notre position en tant que leader de l’hygiène parfumerie « made in France ». Nous sommes fiers de porter cet héritage, alliant durabilité et excellence pour offrir à nos consommateurs une expérience inégalée dans le monde de l’hygiène, de la beauté et des soins capillaires », indiquent Geoffroy Blondel de Joigny et Kilian O’Neill, fondateurs de Naturopera.
Après avoir ouvert son usine de couches bébés écologiques dans les Hauts-de-France il y a tout juste un an, Naturopera, créée en 2013, a pu compter sur le soutien de partenaires financiers (BPIFrance, Caisse d’Epargne, Société Générale) qui ont cerné le potentiel de croissance d’une telle reprise. Certifiée RSE « PME+ » et « BioEd » (Bio Entreprise durable), la jeune entreprise entend privilégier les ingrédients naturels et écoconçus. Elle précise que la transparence envers les consommateurs sera assurée par des compositions de produits retravaillées. L’entreprise soutiendra par ailleurs l’ancrage territorial en privilégiant le « Made in France » en travaillant avec plus de 80 % de fournisseurs et prestataires français.
Superga Beauty reprend, pour sa part, l’usine de Parchimy d’Eugène Perma située près de Reims. Ce site comprend 12 cuves de fabrication, 10 lignes de conditionnement et un laboratoire interne pour réaliser tous les contrôles du process, et bénéficie d’une plateforme sécurisée Atex. Le fabricant français « fournisseur de beauté » se dote ainsi d’un nouvel outil et intègre à son savoir-faire en parfumerie et soins l’expertise des produits capillaires et de coloration.
Au total, le consortium maintient l’emploi de 213 salariés soit 90 % des effectifs actuels. Il était, à ce titre, le mieux-disant par rapport aux autres candidats à la reprise.
« Nous sommes trois experts de nos circuits, trois entreprises familiales garantes de pérennité et alignées sur les valeurs du groupe Eugène Perùma. Nous sommes conscients qu’un important travail sera à mener sur les trois activités pour redonner son impulsion et son dynamisme au groupe. Le fait d’agir à trois est pour nous un gage de moyens et de succès : chaque corps de métier est confié à des experts dédiés qui ont pris l’engagement de s’investir totalement dans la poursuite et le maintien de chacun des métiers », explique Leslie Bréau Meniger, présidente de Superga Beauty.
Dans le cadre de cette reprise, Superga Beauty a conclu avec Naturopera et Alfaparf Milano un accord de production exclusif sur cinq ans. Les produits des différentes marques Eugène Perma continueront à être fabriqués en France par le site de Parchimy, qui devient Beauty Champagne Ardenne (BCA).
En plus des produits capillaires traditionnellement fabriqués et conditionnés à Reims, le groupe projette d’ouvrir l’activité à la sous-traitance, notamment en soins. Le site offre la capacité de produire des lots de grand tonnage, au-delà de dix tonnes. L’objectif affiché est l’apport de 10 millions de pièces additionnelles à l’usine d’ici deux ans.
« Le groupe Superga Beauty porte un projet ambitieux, et nous allons démontrer, comme avec nos projets précédents, notre force ainsi que notre volonté de transformer une usine de marque en usine de sous-traitance, tout en préservant le savoir-faire français en cosmétique. Cette reprise nous permettra d’accroître instantanément nos capacités de production de produits de soin et d’hygiène et de développer notre savoir-faire sur la coloration et les soins capillaires, souligne Leslie Bréau Meniger. Je crois profondément en la réussite de ce projet. Nous avons démontré notre force commerciale avec le projet de reprise de Cosmeurop. Je crois à la sous-traitance et à son développement et à la volonté de nos clients de développer la fabrication française. »
