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Cosm’ing 2025 : une approche éthique indispensable pour la cosmétique de demain 

site-industries-cosmetiques Une femme d'âge moyen aux cheveux blonds mi-longs porte un blazer sombre sur un chemisier à motifs. Elle se tient devant un fond gris uni et sourit légèrement à l'appareil photo, comme si elle était prête à rédiger sa prochaine idée en Brouillon auto.
Delphine Pirot-Ayesse – Biotech Santé Bretagne

Face aux enjeux environnementaux et sociétaux, le monde de la cosmétique amorce un virage où de plus en plus d’acteurs revoient leurs pratiques pour adopter des approches plus durables, transparentes et équitables. Du 11 au 13 juin dernier, le Palais du Grand Large de Saint-Malo a accueilli Cosm’ing 2025, un rendez-vous incontournable depuis plus de 25 ans pour les experts des ingrédients cosmétiques issus des biotechnologies. Organisé par Biotech Santé Bretagne, l’événement a réuni des professionnels venus partager leurs dernières avancées. Leur objectif a été de montrer comment la synergie entre nature, science et innovation technologique peut accompagner la transition du secteur vers un avenir plus responsable.

L’éthique, boussole du progrès en cosmétique ?

Le mot « éthique » s’impose de plus en plus comme un pilier du discours en cosmétique. C’est ce que Michèle Barbier, chercheuse au Centre Inria de l’Université Côte d’Azur, a mis en exergue dès le début de son intervention. À ses yeux, adopter une démarche éthique, c’est avant tout s’inscrire dans une vision de long terme, où les avancées technologiques et scientifiques doivent bénéficier à la fois à la société et à l’environnement. Cela implique de relever des défis majeurs : préserver la biodiversité, limiter l’épuisement des ressources naturelles, et surtout, trouver un équilibre entre innovation, préservation de la planète et société. Or, dans un domaine comme les biotechnologies, largement basé sur l’exploitation du vivant, des questions sensibles se posent : quelle place accorder aux OGM ? Quelles limites fixer aux nouvelles techniques d’édition du génome ? De même, pour les outils numériques émergents comme l’intelligence artificielle ou encore les jumeaux numériques… Quelle acceptabilité sociale pour toutes ces nouvelles technologies ?

Vers l’optimisation de la bioproduction en cosmétique 

Cosm’ing 2025 a fait la part belle aux toutes dernières innovations en termes de bioproduction d’ingrédients cosmétiques grâce notamment à de nombreux micro-organismes devenus des usines cellulaires favorisant la diversité des voies métaboliques. C’est le cas par exemple de Saccharomyces cerevisiae chez Givaudan pour la production d’acide hyaluronique de bas poids moléculaire ou encore chez Lantana Bio pour la production d’anthocyanes. La société Mibelle Biochemistry a, quant à elle, développé la production biotechnologique de biomasse de mousse, appelée mossCellTec. Enfin, chez Roelmi HPC France, le procédé SeidoTech Lux met en œuvre une souche de Lactiplantibacillus plantarum pour la production d’un complexe bioactif riche en polyphénols, polysaccharides, protéines et fibres.

Également, de nouveaux concepts émergent comme celui de Codif International appelé SKin-Biotech, où le microbiote cutané agit comme une micro-usine à actifs via une fermentation. Lallemand démontre que des bactéries marines et certaines présentes sur la peau humaine comme Staphylococcus epidermidis peuvent coexister et interagir pour protéger et régénérer la peau. Seppic mise sur une banque de macroalgues rares, cultivées durablement pour enrichir les formulations cosmétiques. Enfin, STH Biotech exploite les racines chevelues de chanvre, prometteuses pour leurs métabolites protecteurs, notamment en anti-âge.

Plante et microbiote : les holobiontes au cœur de l’innovation bio-inspirée

L’approche holistique de l’holobionte replace la plante dans un écosystème dynamique et co-évolutif. Elle suscite aujourd’hui de nombreuses innovations en biotechnologie végétale. C’est le cas chez Bioeurope qui s’inspire du champignon Pseudozyma flocculosa pour développer un glycolipide actif contre Staphylococcus aureus, ciblant les peaux sensibles. Chez Croda, ils valorisent un polysaccharide issu du microbiote corallien, le plexaurane, pour protéger la peau contre la pollution. Enfin, Greentech utilise la fermentation de racines de Gentiana lutea pour régénérer l’holobionte cutané des peaux matures. 

Les exosomes à l’assaut de la beauté 

Les exosomes sont aujourd’hui au cœur des recherches avancées en dermocosmétique. Naturellement produites par les cellules pour communiquer entre elles, ces minuscules vésicules extracellulaires suscitent un intérêt croissant en raison de leur capacité à transporter des molécules actives (protéines, ARN, lipides) directement aux cellules de la peau. Utilisés comme vecteurs d’ingrédients ciblés, ils favorisent la régénération cutanée, stimulent la production de collagène et améliorent la réparation des tissus. Par exemple, la société Capacités explore la production de vésicules extracellulaires (VEs) à partir de Chlorella, une microalgue d’eau douce tout à fait prometteuse. EVerZom propose une plateforme industrielle innovante dédiée à la production, l’ingénierie et la caractérisation d’exosomes, via un service CDMO (Contract Development and Manufacturing Organization). Enfin, Vytrus Biotech a développé une stratégie pionnière pour isoler et caractériser les exosomes issus de cultures cellulaires de Centella asiatica et Curcuma longa, riches en peptides aux effets démontrés sur la peau et les cheveux, à travers des tests in vitro et des essais cliniques.

Les nouvelles clés de l’investigation scientifique 

Les techniques d’analyse évoluent grâce à la convergence des approches « omiques » (génomique, protéomique, métabolomique…) et des outils bio-informatiques. À l’institut de Chimie Organique et Analytique d’Orléans, les chercheurs soulignent l’intérêt croissant des réseaux moléculaires pour identifier plus rapidement les composés bioactifs dans des mélanges complexes. Phytox, en collaboration avec le groupe Rocher, réalise du fractionnement guidé de la diatomée Cylindrotheca fusiformis et adopte la démarche des réseaux moléculaires pour révéler des clusters bioactifs. Par ailleurs, de nouveaux outils comme le modèle tissulaire 3D ExAdEx ou les organoïdes cutanés de BioHive offrent des plateformes avancées pour tester l’efficacité, la sécurité et le repositionnement d’actifs cosmétiques dans une approche plus personnalisée.

Et l’intelligence artificielle en cosmétique, qu’en est-il ?

Bien que des enjeux éthiques émergent, notamment sur la gestion des données personnelles et la transparence des algorithmes, l’intelligence artificielle (IA) transforme aussi en profondeur le secteur de la cosmétique. En R&D, l’IA accélère la découverte d’ingrédients actifs, optimise les formulations et prédit l’efficacité des produits. Elle joue aussi un rôle clé dans le diagnostic personnalisé de la peau via des applications mobiles ou des outils connectés et en production, elle améliore les processus de fabrication et la traçabilité. Elle contribue également à réduire l’expérimentation animale en simulant des réponses biologiques à partir de modèles prédictifs. L’intelligence artificielle s’impose donc comme un levier d’innovation majeur en cosmétique. Dans le cadre du projet européen CYPher, le centre de biomolécules de l’Université de Gand propose une plateforme de production standardisée de terpènes et flavonoïdes, alliant IA et biologie synthétique. D’autres initiatives renforcent cette tendance à l’utilisation de l’IA pour plus de performance. Ainsi, MorphGen utilise l’IA générative pour concevoir de nouveaux copolymères, MeNow identifie les bioactifs bactériens via une plateforme de modélisation structure-activité et Elysia Bioscience accélère le traitement de données protéomiques grâce à son logiciel ElyOm. Enfin, Cargill Beauty explore la cartographie intelligente des polymères pour développer des alternatives plus naturelles aux polymères pétrosourcés. L’IA ouvre ainsi la voie à des ingrédients éco-conçus, personnalisés et hautement performants.

Tous les sujets abordés lors de ce symposium laissent entrevoir de nouvelles promesses de résultats à plus ou moins long terme qui, assurément, seront mises en avant dans la prochaine édition de Cosm’ing 2025 prévue du 30 juin au 2 juillet 2027 !

Concours « Étonnants découvreurs » : la science en mode stand-up !Élaboré en partenariat avec le GDR Cosm’actifs, ce concours est destiné aux doctorants qui ont pour mission de présenter, de façon originale, leurs travaux de thèse en 180 secondes. Le prix 2025 a ainsi récompensé Morag Davidson qui a effectué sa thèse au sein du laboratoire LABCiS de l’université de Limoges, sur l’éco-extraction de composés bioactifs issus de marcs de fruits rouges. Il s’agit de la mise au point d’un procédé innovant d’extraction basé sur les principes de la chimie verte. En une seule étape et en combinant enzymes, eau et ultrasons, elle obtient des composés bioactifs qui révèlent, via des essais in vitro, des propriétés antioxydantes et prébiotiques très intéressantes pour des produits de soin à visée cosmétique.

Delphine Pirot-Ayesse
Responsable de veille, Research and Market Watch Manager – Biotech Santé Bretagne

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