Partenaire des marques de luxe, la société française Metapack a développé un savoir-faire autour du zamac, matériau recyclable à l’infini selon sa dirigeante et cofondatrice Annette Der Minassian-Manoukian.
Lundi 30 septembre 2024. Le cadre de la conférence de presse n’est pas banal. Le discours est militant.
C’est dans le TGV spécial Luxe Pack, un train privatisé à l’occasion du salon pour permettre aux visiteurs de se rendre à Monaco avec une empreinte carbone réduite tout en échangeant avec entre pairs, qu’Annette Der Minassian-Manoukian, PDG et cofondatrice de Metapack, s’est adressée aux journalistes pour défendre l’usage du zamac. Un matériau phare pour la PME française spécialiste de l’emballage primaire haut de gamme. Un matériau recyclable selon la dirigeante.
« La société Metapack a été cofondée par trois acteurs de la bijouterie fantaisie haut de gamme. Nous avons démarré notre activité en 1998 en proposant aux maisons de parfums et cosmétiques des objets promotionnels luxueux. Nous avons alors introduit le zamac – un alliage qui existait dans la parfumerie mais qui avait été délaissé au profit de l’ABS, développant une offre en zamac avec une production réalisée en Chine. Très vite, nous avons rencontré un engouement pour cette matière : le zamac répond à tous les codes du luxe avec son toucher froid, une large gamme de finitions adaptée aux produits très haut de gamme et la possibilité de développer des formes complexes par l’injection et le démoulage. Les marques ont trouvé en Metapack le laboratoire de leurs créations, ce qui nous a permis de passer de l’objet promotionnel aux packagings proposés sur catalogue », explique la dirigeante.
Métal non ferreux, alliage de zinc, aluminium, magnésium et cuivre, le zamac est devenu emblématique du luxe. Metapack, qui travaille aussi d’autres matériaux comme le laiton, l’acier, l’aluminium, ou le gainage de cuir, en a fait son matériau de prédilection. La PME, qui préconise depuis 2006 des solutions rechargeables et réutilisables à ses clients, propose depuis 2008 toute une palette de packagings standards personnalisables et composés à base de recharges (capots, vaporisateurs de voyage, boîtiers, rouge à lèvres et sticks) réalisés en zamac.
Quid des contraintes environnementales ? « C’est assez méconnu mais le zamac est recyclable à l’infini », souligne Annette Der Minassian-Manoukian. Pour faire face aux idées reçues et répondre aux diverses interrogations, Metapack a testé, en 2022, le recyclage de ses pièces en collaboration avec une agence de consulting en ingénierie environnementale, un fabricant de machines de tri de déchets métalliques, un centre de tri de déchets domestiques et un verrier. « Nous avons travaillé avec Veolia et Derichebourg et sommes allés vérifier sur site la recyclabilité. Le Zamac se trie très bien : nous avons fait l’expérience de tracer nos produits et avons obtenu un excellent taux de captabilité allant à plus de 90 % sur certaines pièces », se félicite la fondatrice de l’entreprise.
Cette étude a également révélé l’importance de la forme et de la dimension dans la captation des produits en fin de vie. « Grâce à notre étude, nous avons couvert le cycle de vie du zamac et démontré que ce matériau peut être détecté dans les filières existantes, recyclé et transformé – dans sa matière première d’origine – à l’infini. Sans perdre sa qualité. Sans perdre ses propriétés. Nous avons également prouvé qu’il existe des techniques avancées et un savoir-faire pour le tri, pour la séparation des différentes matières, en France et dans le monde. Celles-ci varient selon les zones géographiques. »
Un autre volet de l’étude menée par Metapack démarre cette année afin d’offrir une filière de tri alternative aux bacs jaunes pour le zamac et les autres métaux. La filière des bacs rouges, dédiée à la collecte du métal, est à étudier pour les déchets ménagers métalliques. Dans cette optique, l’entreprise entend se rapprocher de l’Ademe pour orienter le tri des consommateurs.
Une relocalisation opérationnelle Depuis 2005, grâce à son réseau de partenaires, la société Metapack est en mesure de proposer une production européenne pour ses produits. Quelque 15 % de son chiffre d’affaires provient de cette relocalisation. « Nous sommes capables d’offrir les mêmes technologies auxquelles nous avons recours en Asie en orchestrant des partenaires en Europe. Nous produisons du zamac en Italie, du laiton et de l’inox en France, et de l’aluminium au Portugal, avec des technologies de galvanisation ou de PVD », précise Annette Der Minassian-Manoukian, PDG de Metapack. |
De nouveaux produits présentés à l’occasion du salon Luxe Pack Metapack a profité du salon Luxe Pack, qui s’est tenu à Monaco les 29 septembre, 1er et 2 octobre 2024, pour présenter ses innovations. Timeless est un boîtier de maquillage disponible en format rond ou carré. Fabriqué en zamac, il est rechargeable, réutilisable et recyclable, ne contient pas d’aimant et peut être personnalisé par gravure laser ou via des étiquettes. La tigelle fermoir intégrée à ce boîtier repose sur une innovation brevetée. Totalement réalisé en aluminium, sans plastique ni aimant, le vaporisateur de sac Infinity est un accessoire de voyage pour les formules de parfum ou de soin. Il est rechargeable et recyclable. Pour le secteur des parfums d’ambiance, Metapack propose par ailleurs Transparency, un couvercle de bougie en verre pressé personnalisable par sablage, gravure laser ou grâce à des étiquettes. |
Photo : Boîtier Timeless 100 % zamac.
Yaël Zajac