Le rapport semestriel de Skinobs établi sur le premier semestre 2023 (S1-2023) analyse l’évolution des thématiques de recherches effectuées sur ses deux plateformes dédiées aux tests précliniques (in-silico, in-tubo, in-vitro, ou ex-vivo…) et cliniques (in-vivo sur l’homme) en cosmétiques par rapport à la même période sur l’année 2022.
Leur significativité s’appuie d’une part sur le référencement quasi-exhaustif et indépendant des laboratoires, méthodes, appareils, revendications, études, mécanismes d’actions à l’échelle mondiale et d’autre part sur le volume des recherches des responsables d’évaluation sur cette période représenté par plus de 5 000 utilisateurs de 66 nationalités.
Réalisé deux fois par an, ce rapport oriente les marques et acteurs du secteur des tests quant aux sujets cosmétiques de prédilection, en anticipation des lancements de produits.
Test cliniques : le boom des tests consommateurs
- L’hydratation fait un bond de 12 points et représente près de la moitié (49 %) des revendications recherchées sur les plateformes au cours du premier semestre 2022. « On savait l’hydratation comme étant la revendication la plus recherchée dans la catégorie des tests cliniques. En évaluation clinique, l’hydratation qualifie une peau hydratée, saine et tonique, qui résiste aux agressions, à la pollution, sera moins inflammée, moins soumise aux signes du vieillissement. C’est à la fois une revendication et un état de la peau qui reflète la qualité d’un produit cosmétique et le bien-être des consommateurs. Ce n’est donc pas étonnant que l’hydratation soit au premier rang ». Cette revendication est aussi celle qui est reliée au plus grand nombre de méthodes et d’instruments de mesure pour son évaluation. Les plateformes en recensent plus de 25. Cela peut expliquer la hausse des recherches.
- La revendication barrière cutanée entre au palmarès de manière significative avec 18% des recherches. Elle s’inscrit dans une tendance post-covid et caractérise une nouvelle posture de la cosmétique qui veut protéger davantage la peau d’où le concept récent de « Healthy Skin », mais aussi l’attention portée aux peau sensibles. Cette revendication est en lien avec l’immunité et s’applique généralement à l’évaluation des ingrédients innovants qui visent à la renforcer.
- Le segment hygiène fait son retour dans le type de produits recherchés : la plupart des autres soins – Visage, Cheveu, Corps, Maquillage et Solaire – demeurent dans des proportions stables par rapport à 2022, laissant une nouvelle part de 5% des recherches aux produits d’hygiène qui auraient représenté 10% du marché mondial de la beauté en 2022 selon les estimations de L’Oréal (Hors Dentifrice, Savon, Rasoir et lames), là encore conséquence d’un processus d’hygiénisation post covid.
- L’anti-âge recule de façon globale au profit de revendications relatives à la sphère apaisante, anti-inflammatoire ou encore peau sensible qui gagne 10 points.
- Le boom des test consommateurs : si les tests biométrologiques peau/cheveu/ongle se maintiennent en première position avec 51% des recherches en 2023, ils cèdent une part aux tests de tolérance qui poursuivent leur hausse déjà amorcée en 2022 (17% S1-2023) et surtout aux tests consommateurs qui gagnent 8 points pour s’établir à 21% des recherches vs 13% en 2022. « Je pense que les tests consommateurs bénéficient de la tendance neurosensorielle. C’est aussi le fruit de l’amélioration de la plateforme à laquelle nous avons ajouté les laboratoires qui grâce au digital, ont établi des protocoles de routines standard et ciblés, précise Anne Charpentier. L’avènement des méthodes nomades en lien avec les outils digitaux permet également de solliciter les volontaires de manière plus précise et efficace. Les outils digitaux sont en effet de précieux alliés pour constituer des bases de données et les traiter avec pertinence. Enfin la réglementation qui impose un renforcement de la preuve – six critères de véracités –, influence certainement cette augmentation. »
Test précliniques : de nouvelles revendications, apparition du conseil, des tests UV in-vitro et des tests d’écotoxicité parmi les tests types recherchés
Dans la somme des recherches effectuées, il n’y pas une revendication prédominante. La répartition homogène s’explique parce qu’il s’agit de preuves de concept communes à de nombreux sujets.
« Ce qui est nouveau, commente Anne Charpentier, c’est par exemple la revendication “non-photo toxique” qui correspond à 8 % des recherches et vient valider la non-toxicité des produits lorsqu’ils sont en interaction avec le soleil. On pourrait supposer une prise de conscience récente. »
Trois autres nouvelles revendications font leur apparition, en lien avec la notion d’exposome, qui identifie l’ensemble des facteurs environnementaux auxquels nous sommes exposés, voire surexposés, notamment la lumière bleue de nos écrans et la pollution. « Anti-lumière bleue » (9 %), « anti-pollution » (8 %) et « fonction barrière » (10 %) plus générique, représentent à elles trois plus d’un quart des recherches sur la plateforme.
L’allégation « anti-âge » est toujours en tête. Pour rappel, elle fait appel à des technologies et des outils de biométrologie sophistiqués, avec différentes options de validation quantitative ou/et visuelle. Sur le plan clinique, « la revendication “anti-âge”, devenue well-ageing, renvoie aux propriétés biomécaniques de la peau, contrairement à l’hydratation qui se caractérise sur un plan physiologique », indique Anne Charpentier. L’anti-âge est une revendication ombrelle associée à des sous-revendications telles que tâches, pigmentation, rides, relâchement, éclat, état de surface, structure de la peau, etc.