Neuf grandes marques de beauté (L’Oréal, Chanel parfums beauté, Pierre Fabre, Laboratoires SVR, Yves Rocher, Clarins, Melvita, La Rosée, Aromazone) et deux distributeurs (Nocibé et Sephora) s’unissent sous l’égide de Circul’R, société de conseil et de formation en économie circulaire, pour mettre en œuvre un projet de consigne pour réemploi des emballages.
Lancée avec le soutien du cabinet de conseil en développement durable We Don’t Need Roads (WDNR) et le fonds réemploi de Citeo, cette coalition a pour objectif le lancement d’un projet pilote de consigne sur des produits de soin en points de vente d’ici à la fin de l’année 2024. Un projet placé sous la direction d’Arnaud Lancelot (directeur du pôle Réinvention chez WDNR et ex-fondateur de la société de produits cosmétiques Cozie). « En fondant Cozie, j’ai eu l’opportunité d’aborder toutes les complexités opérationnelles liées à la mise en place d’un réseau de consigne. Cette expérience permettra de partager des enseignements précieux avec les participants de la coalition, notamment sur les aspects tels que le choix des produits et emballages, la gestion efficace de la supply chain pour la collecte des flacons, et la technicité nécessaire dans les processus de lavage et de traçabilité. Des éléments essentiels à la réussite de la mise en place d’un système de consigne performant », explique Arnaud Lancelot.
Circul’R rappelle que le modèle de consigne pour réemploi présente des avantages significatifs pour l’industrie cosmétique à trois niveaux : environnemental, réglementaire et pour les consommateurs.
Sur le plan environnemental, la consigne pour réemploi permet notamment de réduire l’utilisation d’emballages à usage unique tout en diminuant les émissions de CO2..
Concernant l’aspect réglementaire, la loi Agec fixe, en France, la cessation de la mise sur le marché d’emballages en plastique à usage unique d’ici à 2040. Des objectifs intermédiaires sont précisés par décret, exigeant que 7 % des emballages soient réemployés d’ici 2025, et 10 % d’ici 2027. Un projet de règlement européen prévu pour 2025 vise également à encourager l’adoption de modèles de réemploi, notamment la consigne.
Concernant les consommateurs, une étude récente révèle que 88 % des Français ont adopté des pratiques de réemploi, et que 94 % se disent prêts à passer au réemploi de leurs flacons de shampoing.
« Le modèle de consigne pour les cosmétiques demeure largement inexploré en France, voire inexistant. Notre ambition est de le développer et le faire en coalition s’impose comme une stratégie essentielle, indique Jules Coignard, co-fondateur de Circul’R. En effet, la mutualisation des flux permet notamment une réduction substantielle des coûts, aussi bien sur le plan économique qu’environnemental. Cette dynamique collective facilite par ailleurs l’engagement des laveurs et des consommateurs grâce à un parcours et des standards harmonisés entre les différentes marques. Enfin, le fait de compter parmi les membres de la coalition des acteurs majeurs de l’industrie renforce notre pouvoir de conviction auprès des institutions publiques, contribuant ainsi à une évolution positive du modèle de consigne en France. »