Une petite fiole en chlorite, découverte dans la région de Jiroft, dans la province de Kerman, au sud-est de l’Iran, contient une préparation cosmétique d’un rouge profond qui est probablement une peinture ou une pâte colorante pour les lèvres.
Grâce à une recherche analytique impliquant des analyses XRD (diffraction des rayons X), SEM-EDS (microscopie électronique à balayage – spectroscopie à dispersion d’énergie) et HPLC-MS (chromatographie liquide à haute performance – spectrométrie de masse), les composants minéraux de la substance rougeâtre ont été identifiés comme étant de l’hématite, assombrie par de la manganite et de la braunite, et des traces de galène et d’anglésite, mélangées à des cires végétales et à d’autres substances organiques.
Le mélange ainsi observé ressemble aux recettes des rouges à lèvres contemporains. Les résultats situent le pigment au début du 2e millénaire avant notre ère.
C’est ce que révèlent des chercheurs auteurs de l’article “A Bronze Age lip-paint from southeastern Iran” publié dans la revue Scientific Reports (https://www.nature.com/articles/s41598-024-52490-w)
Selon les auteurs de l’étude publiée le 1er février 2024, la fiole serait datée d’entre 1936 et 1687 avant J.-C. et représenterait l’un des plus anciens tubes de rouge à lèvres jamais découvert.
Le tube et son contenu ont été récupérés en 2001, lorsque la rivière Halil (province de Kerman) a inondé des anciens cimetières de la région, délogeant des artefacts des sépultures. Ils ont été depuis conservés au musée archéologique de Jiroft, avant de retenir l’attention de chercheurs.