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Expérimentations in vitro sur cellules cutanées et vieillissement de la peau : entretien avec Catherine Grillon, chercheuse au CNRS

Avec l’allongement de la durée de vie, les problèmes liés à la pollution et à l’environnement, une forte demande pour les produits anti-âge s’est développée et c’est aujourd’hui un sujet essentiel pour le secteur cosmétique. Catherine Grillon, chercheuse au Centre de Biophysique Moléculaire en biologie cutanée et microenvironnement, propose de familiariser les professionnels de la cosmétique avec les techniques in vitro sur cellules cutanées. 

Pourquoi la biologie cellulaire de la peau est-elle un domaine de recherche essentiel pour le secteur cosmétique ?

La biologie cutanée a beaucoup évolué ces dernières années : nous identifions mieux les mécanismes de fonctionnement de la peau et de maintien de son équilibre mais également les causes des désordres cutanés. Ces avancées permettent d’explorer de nouvelles voies et de trouver de nouveaux actifs pour des produits cosmétiques plus adaptés et performants.

Par ailleurs, dans la société actuelle, les consommateurs sont de plus en plus attentifs aux preuves scientifiques quant à l’efficacité des produits qu’ils achètent, il est donc nécessaire pour l’industrie cosmétique de pouvoir apporter cette preuve par la science. L’utilisation des animaux ayant été totalement interdite dans le domaine cosmétique en France et dans l’Union Européenne depuis 2013, il a fallu trouver de nouveaux moyens pour évaluer l’activité et l’innocuité des produits cosmétiques. La biologie cellulaire a répondu à ce besoin par le développement de différents modèles in vitro de peaux, des plus simples aux plus complexes, et de nouvelles techniques pour évaluer in vitro l’activité des composés.

Où vous a mené votre parcours de recherche ?

Mes recherches portent principalement sur le vieillissement de la peau et sur l’étude de l’oxygénation sur les défenses antioxydantes de la peau. 

Au cours de ma thèse, j’ai étudié les récepteurs des cellules cutanées et commencé à développer des moyens de cibler spécifiquement ces cellules pour délivrer des actifs. Cela m’a amené à me pencher sur le microenvironnement cutané et plus particulièrement sur la construction de modèles in vitro plus proches de la peau en condition physiologique. Je me suis principalement intéressée au taux d’oxygénation de la peau, qui est très bas dans l’épiderme. En effet, les deux principales caractéristiques du vieillissement cutané sont une destruction de la matrice extracellulaire, notamment dans le derme, et un stress oxydant par les radicaux libres. Or, le taux d’oxygénation de la peau est essentiel dans la formation de ces radicaux libres et donc dans le vieillissement cutané. 

Par ailleurs, ayant participé à plusieurs projets collaboratifs avec des entreprises du domaine cosmétique, je me suis vite rendu compte de l’importance de tester les actifs sur des cellules cutanées, en complémentarité de tests in tubo, avec des enzymes isolées ou des molécules. Travailler sur cellules cutanées pour évaluer une activité pro/antioxydante permet, par exemple, d’identifier des composés antioxydants à action directe mais aussi des inducteurs des défenses antioxydantes de la cellule. 

A quoi doivent d’attendre ceux qui suivront votre formation ?

La formation Biologie cellulaire de la peau : applications cosmétiques et pharmaceutiques que je propose avec CNRS Formation Entreprises est un stage de trois jours qui se déroule dans mon laboratoire. Les participants s’initient à trois types d’expérimentations sur cellules cutanées permettant d’évaluer :

  • Une éventuelle cytotoxicité
  • Une activité pro/antioxydante
  • La production de collagène

La moitié du temps est consacrée à l’expérimentation : les participants réalisent l’ensemble des manipulations sur les trois techniques étudiées et analysent leurs résultats.

Une partie théorique est également développée afin de passer en revue les différentes techniques existantes, définir les paramètres importants à prendre en compte et les critères de choix, en fonction de l’expérience des participants et des équipements auxquels ils ont accès dans leur laboratoire. Des moments d’échanges sont réservés pour approfondir différents points sur demande des stagiaires.

En fin de formation, les participants sont capables de choisir les techniques adaptées en fonction de leurs besoins, de définir les paramètres d’expérimentation, de réaliser l’expérience et d’interpréter les résultats. Ils repartent également avec les coordonnées des experts intervenants qui restent à leur disposition s’ils se trouvent confrontés à des difficultés dans la mise en place de ces techniques.

Biologie cellulaire de la peau : applications cosmétiques et pharmaceutiques, une formation CNRS Formation Entreprises, du 27 au 29 mars 2023.

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